Les conférencier.e.s invité.e.sUn grand merci aux conférencier·e·s invité·e·s de venir partager leurs travaux passionnants à l’occasion de nos journées annuelles ! Au total, nous aurons le plaisir d’accueillir quatre conférencier·e·s (titres et résumés seront ajoutés au fur et à mesure) :
Titres et Résumés Camille Besombes Émergences infectieuses : paysages passés, épidémies actuelles, risques futurs Mpox, grippe aviaire, dengue, dermatose nodulaire bovine, encéphalite à tiques ou fièvre hémorragique de Crimée Congo, etc : les maladies infectieuses émergentes se multiplient à l’interface humains/ animaux/ écosystèmes. Les changements globaux, les changements climatiques et les usages des terres, en sont les principaux déterminants. Face à ces maladies, les approches actuelles s’inscrivent dans une gestion biomédicale et biosécuritaire des symptômes à court terme, qu’il s’agisse d’intensifier les mesures de biosécurité devant des élevages de plus en plus intensifs, ou d’éliminer certains animaux en croyant éradiquer des maladies ou encore de vider ses coupelles d’eau pour éviter la prolifération vectorielle. Cependant pour « échapper à l’ère des pandémies », quelques ajustements miminaux ne suffiront pas. Les limites actuelles des approches préalables en santé, illustrent la nécessité d’appréhender différemment ces émergences, en déployant des perspectives évolutives, écosystèmiques et écologiques. La proposition est ainsi de renouer avec l’écologie de la santé comme paradigme de recherche et d’intervention. Il s’agira ici d’appréhender les émergences infectieuses comme symptômes de l’anthropocène, comme manifestations multiples et variés d’environnements devenus pathogènes, nécessitant une vraie transition écologique, une vraie rupture de nos modes occidentaux d’habiter la terre, appelant à certains renoncements pour développer de nouvelles formes d’attachements. Entre réinsertion des émergences actuelles au sein des paysages et pratiques passés, et étude des risques d’émergences futures, cette présentation naviguera entre réflexions théoriques et exemples de terrain.
Pascal Boyer - TBA
Raphaële Castagné Comprendre les inégalités sociales de santé à travers la perspective écosociale et la théorie du ‘weathering’ Les inégalités sociales de santé (ISS) désignent le constat selon lequel l’état de santé s’améliore à mesure que l’on monte dans l’échelle sociale. Elles sont observées dans tous les pays pour lesquels des données sont disponibles, quel que soit l’indicateur socioéconomique utilisé (éducation, profession, revenu, ou contexte géographique). Tout au long de la vie, les conditions sociales et environnementales influencent à la fois le développement et la santé. Différentes théories et modèles soutiennent que les inégalités sociales s’incorporent biologiquement. Hertzman met en évidence l’impact du développement précoce sur la santé à long terme, Bronfenbrenner souligne l’influence des multiples contextes sociaux sur le développement, et Nancy Krieger insiste sur la manière dont les déterminants sociaux s’incarnent biologiquement et produisent des inégalités de santé observables. Tout au long de la vie, le stress chronique peut provoquer une usure biologique prématurée, décrite par Bruce McEwen et par la théorie du ‘weathering’ de Arline Geronimus. Cette présentation proposera un tour d’horizon de ces différentes approches théoriques, illustré par des exemples issus de travaux de recherche empirique. Ces perspectives croisées permettent de mieux comprendre comment les inégalités sociales se traduisent en inégalités biologiques mesurables, tout au long de la vie, et comment elles contribuent à la production des inégalités sociales de santé.
Nicolás Rascovan Ancient DNA and diversity as keys to evolutionary medicine
Evolutionary genomics gains resolution when genomic data span extended time frames and cover broad diversity. Comparative genomics of extant diversity remains the standard DNA-based approach to studying species evolution, but it cannot capture extinct diversity, is biased toward present-day genotypes, and fails to reconstruct a substantial fraction of past evolutionary states and events. Ancient DNA complements this view by adding temporal depth—direct snapshots from genomes of the past that anchor evolutionary inferences. In this talk, I will highlight some of the insights that ancient DNA uniquely enables: i) studying past infections and epidemics, notably in regions and periods that lack written records; ii) identifying human and pathogen adaptations that can only be detected through ancient genomes; iii) tracing how humans and their commensal microbes spread together over our species’ history, representing an opportunities to study human-microbe co-evolution. I will close by showing that evolutionary genomics is not only a window onto the past but also a lens to look into the future. I will present how we can conduct ecosystem-scale experiments that simulate projected climate-change scenarios, enabling us to test how plant populations and microbial communities are likely to respond. Altogether, the presentation will connect past, present, and future in a health-oriented evolutionary perspective, underscoring how integrating temporal depth with comparative diversity can inform prevention and public health.
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